Infanzia rubata: la deportazione dei bambini in Francia tra gli anni Sessanta e Ottanta

Enfance volée : la déportation des enfants en France entre les années 1960 et 1980

di Gabriele Scarparo

Dal 1963 al 1982, circa 2000 bambini dell’Isola di Réunion, dipartimento d’Oltremare francese situato nell’Oceano Indiano, furono prelevati e trasportati in Francia con la complicità di autorità governative e di zelanti politici della stessa isola. Lo scopo era quello di ripopolare alcune zone gravemente danneggiate dall’esodo di migliaia di francesi verso le grandi città. Alcuni dipartimenti francesi come quelli della Lozère, del Gers, del Tarn, dei Pirenei Orientali e della Creuse accolsero la maggior parte di quei bambini che, senza troppi fronzoli, furono strappati alle loro famiglie per essere affidati a dei genitori adottivi.

Solo nel 2014 l’Assemblea nazionale francese riconobbe la responsabilità morale di un atto tanto crudele quanto nascosto dalla memorialistica del paese. Per molti decenni infatti l’opinione pubblica del paese fu totalmente cieca di fronte al “rapimento” di questi bambini.

Il caso venne fuori nel 2002, quando Jean-Jacques Martial, uno di quei bambini deportati negli anni sessanta, citò in giudizio lo Stato francese. All’età di sei anni, a Réunion, egli fu prelevato da casa della nonna da alcuni uomini scesi da una camionetta della DDASS (Direzione dipartimentale della salute e degli affari sociali), messo su un aereo e trasportato in Francia.

«Sbarcò in pantaloncini, camicia e infradito in una Parigi presa dal gelo, e si ritrovò a Guéret nella Creuse. Il posto non è idilliaco. È una specie di centro di smistamento. Altri bambini sono lì, grandi e piccoli, manodopera insperata per i contadini. […] Inviato senza pietà in Normandia il ragazzo viene poi adottato da una giovane coppia, Nicole e Roland, un insegnante. Ha undici anni e un altro nome. Gli anni passano, monotoni, punteggiati da Natali in cui piovono regali in abbondanza, che però lui non apprezza perché l’amore non si compra. All’età di quattordici anni e mezzo un nuovo dramma, lo stupro, da parte del suo padre adottivo. Non dice niente a nessuno, a chi confiderebbe la sua vergogna e chi, inoltre, presterebbe fede alla sua storia? Essendo minorenne, non ha altra scelta che vivere con il suo tormentatore, ormai separato da Nicole, che lo tormenta da anni. Nella sua stanza, un poster di Nelson Mandela lo aiuta a sostenere la sua rivolta.» (LaDepche.fr)

Jean-Jacques fuggì di casa e tentò di farsi una vita propria. Nel 2000, ormai adulto, la svolta decisiva per la sua vita e quella di tutti quei bambini che avevano condiviso il suo stesso amaro destino. A Réunion riuscì infatti a rintracciare la madre:

«E’ viva, non ha smesso di pensare a lui in tutti questi giorni, anche suo padre, morto di cancro due anni prima. Ha quattro sorelle e altrettanti fratelli da parte di sua madre, quattro sorelle e tre fratelli da parte di suo padre. E cugini a Tolosa. Si rinnoverà con tutti loro, riscoprirà la sua lingua, i sapori e gli odori della sua isola, la manioca, la combava, il curry, il punch, la sua cultura, le sue radici. “Lì ho pianto per una settimana. Ero in un buco nero e all’improvviso sono stato gettato nella luce, sono risorto”.» (LaDepche.fr)

Da quel momento cominciò una battaglia per far emergere questa pagina di storia rimossa. Martial scrisse anche un libro, “Une Enfance volée” (Un Infanzia Rubata), riuscendo nello scopo che si era prefisso: accendere i riflettori sul dramma dei bambini deportati.

L’Assemblea nazionale francese ammise la propria responsabilità morale e avviò un’inchiesta per fare luce sull’accaduto. Nel 2016 si conclusero le indagini che stabilirono come il fenomeno prese piede ai tempi di Michel Debré, già primo ministro gollista e, nel 1963, deputato dell’Isola di Réunion. Fu lui a dare impulso alla pratica di “ricollocare” i bambini dell’isola in famiglie francesi: l’idea di fondo era quella di sfruttare l’esplosione demografica di Réunion per sopperire allo spopolamento delle campagne francesi.

Vittime di un destino “irreparabile”, così li ha definiti la commissione d’inchiesta. Nonostante nessuna riparazione finanziaria sia stata loro concessa dallo stato, oggi quegli ex bambini hanno acquistato voce e hanno dimostrato come i libri di storia siano pieni di ferite mai completamente ricucite e di intere pagine rimosse; solo con il coraggio di denunciare e con una seria indagine storica posso essere riportate alla luce.

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Enfance volée : la déportation des enfants en France entre les années 1960 et 1980

De 1963 à 1982, quelque 2 000 enfants de l’île de la Réunion, un département français d’outre-mer situé dans l’océan Indien, furent enlevés et transportés en France avec la complicité des autorités gouvernementales et des hommes politiques zélés de l’île. L’objectif était de repeupler certaines zones gravement endommagées par l’exode de milliers de Français vers les grandes villes. Certains départements français comme la Lozère, le Gers, le Tarn, les Pyrénées-Orientales et la Creuse accueillirent la plupart de ces enfants qui furent arrachés, sans cérémonie, à leur famille et placés chez des parents adoptifs.

Ce n’est qu’en 2014 que l’Assemblée nationale française reconnut la responsabilité morale d’un acte aussi cruel que caché au mémorialiste du pays. En fait, pendant de nombreuses décennies, l’opinion publique du pays a été totalement aveugle au “kidnapping” de ces enfants.

L’affaire fut révélée en 2002, lorsque Jean-Jacques Martial, l’un de ces enfants déportés dans les années 1960, intenta un procès à l’État français. A l’âge de six ans, à la Réunion, il fut enlevé de la maison de sa grand-mère par des hommes descendus d’un camion de la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales), mis dans un avion et transporté en France.

“Il débarque – en short, chemisette et tongs – dans un Paris saisi par le gel, et se retrouve à Guéret dans la Creuse. Le lieu n’est pas idyllique. Il s’agit d’une sorte de centre de tri. D’autres enfants sont là, grands et petits, main-d’œuvre inespérée pour les fermiers, taillable et corvéable à merci. Inutile d’espérer fausser compagnie aux geôliers: les pandores mènent bonne garde avec leurs chiens. Petite éclaircie dans cette existence : les Dubreuil, Alphonse et Amélie, gens âgés qui prennent sous leur aile «l’oiseau des îles», lui donnent gîte et amour, avec leurs maigres moyens. Expédié sans ménagement en Normandie – «une trahison», le garçon est alors adopté par un jeune couple, Nicole et Roland, un enseignant. Il a onze ans et un autre nom que le sien. Les années s’écoulent, mornes, ponctuées par des Noëls où les cadeaux pleuvent en abondance, qui ne lui font pas plaisir parce que l’amour ne s’achète pas. À quatorze ans et demi, nouveau drame, le viol, par son père adoptif. Il n’en dit mot à personne, à qui confierait-il sa honte et qui, d’ailleurs, prêterait foi à son récit ? Mineur, a-t-il d’autre choix que d’habiter avec son tourmenteur, maintenant séparé de Nicole, et qui le harcèle, des années durant ? Dans sa chambre, un poster de Nelson Mandela l’aide à supporter sa révolte”. (LaDepche.fr)

Jean-Jacques s’enfuit et tenta de se faire une vie. En 2000, devenu adulte, le tournant décisif pour sa vie et celle de tous ces enfants qui avaient partagé son amer destin. A la Réunion, il réussit à retrouver sa mère :

Elle est vivante, n’a cessé de penser à lui tous ces jours, son père aussi, emporté par un cancer deux ans auparavant. Il a quatre sœurs et autant de frères du côté de sa mère, quatre sœurs et trois frères du côté de son père. Et des cousins, des cousines à Toulouse. Il renouera avec les uns et les autres, redécouvrira sa langue, les saveurs, les odeurs de son île, le manioc, le combava, le cari, le punch, sa culture, ses racines . «Là-bas, j’ai pleuré pendant une semaine. J’étais dans un trou noir et tout d’un coup j’ai été projeté dans la lumière, j’ai ressuscit黓. (LaDepche.fr)

A partir de ce moment, une bataille commença à mettre en lumière cette page d’histoire enlevée. Martial écrivit également un livre, “Une Enfance volée“, et réussit son pari : mettre en lumière le drame des enfants déportés.

L’Assemblée nationale française reconnut sa responsabilité morale et ouvrit une enquête pour faire la lumière sur l’incident. En 2016, l’enquête a conclu et établi comment le phénomène s’était installé à l’époque de Michel Debré, ancien premier ministre gaulliste et, en 1963, député de la Réunion. C’est lui qui a donné l’impulsion à la pratique de la “relocalisation” des enfants de l’île dans des familles françaises : l’idée de base était d’exploiter l’explosion démographique de la Réunion pour compenser le dépeuplement des campagnes françaises.

Victimes d’un destin “irréparable”, la commission d’enquête les a donc définies. Bien qu’aucune compensation financière ne leur ait été accordée par l’État, ces anciens enfants ont aujourd’hui fait entendre leur voix et ont montré à quel point les livres d’histoire sont pleins de blessures qui n’ont jamais été complètement recousues et de pages entières qui ont été enlevées ; ce n’est qu’avec le courage de dénoncer et avec une enquête historique sérieuse qu’ils peuvent être remis en lumière.

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